Espace analytique
Association de Formation Psychanalytique et de Recherches Freudiennes
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Président : Dr Guy SAPRIEL
Communiqué à la Haute Autorité de Santé
En cette année 2012 où l'autisme est déclaré " grande cause nationale ", un député proche d'associations de parents d'autistes, Daniel Fasquelle, a pris l'initiative de présenter une proposition de loi " visant l'arrêt des pratiques psychanalytiques dans l'accompagnement des personnes autistes, la généralisation des méthodes éducatives et comportementales, et la réaffectation des financements existants à ces méthodes. " D. Fasquelle propose même d'interdire l'enseignement de la psychanalyse à l'Université.Espace analytique exprime son émotion, sa surprise et son opposition à ce que des méthodes thérapeutiques reconnues puissent être décidées ou interdites par le pouvoir législatif. En effet, de nombreux membres de notre association travaillent avec des enfants psychotiques ou autistes. Comme le montrent de nombreux témoignages d'anciens autistes, la dimension psychique est présente dans cette pathologie.
Les psychanalystes sont très sensibles à la souffrance, aux interrogations des parents et se veulent à l'écoute de leurs problèmes, bien conscients qu'un tel travail ne peut se faire que dans une relation de confiance avec les parents et en coordination avec les équipes qui interviennent dans les institutions.Dans la majorité des institutions médico-sociales qui accueillent en France les autistes, le travail est effectué selon une approche multidimensionnelle. Il associe le soin (le souci d'aider l'enfant à surmonter ses angoisses et à développer une aptitude à se socialiser et à communiquer de manière autonome), à des activités éducatives et aux acquisitions scolaires et culturelles. Ce travail implique donc une prise en charge pluridisciplinaire, qui ne peut être choisie qu'en accord et en collaboration avec les parents.
En l'état actuel de nos connaissances, aucune méthode de traitement ne peut donc revendiquer de monopole. Dans le domaine des soins, il appartient à la Haute Autorité de Santé de permettre aux institutions qui accueillent des enfants autistes de mener leur action avec une diversité d'approches complémentaires, sans exclure ni imposer de méthodes. Or, dans le climat actuel, les parents peuvent se sentir pris en otage par la dimension polémique et passionnelle des débats.
L'étiologie des différentes formes d'autisme n'est toujours pas établie. Les définitions sont multiples, il existe une grande variété de formes et aucun traitement curatif n'a prouvé son efficacité. Il appartient donc à la HAS de maintenir ouverte, sans a priori, une recherche qui est loin d'être achevée.