Psychothérapie en institution
Broché | 167 pages | HOMMES ET PERSPECTIVES | THEORIE ET PRATIQUE | 1995
| ISBN 2907713752 | 20,60 euros.
Descriptif

L’ouvrage présente
plusieurs cas d'enfants "déficients mentaux" suivis en
institution et montre que, sous l'apparente pauvreté psychique, existe
pour chacun une histoire singulière que la situation psychothérapique
permet d'entendre. Ces histoires complexes et souvent douloureuses sont
décryptées au fil du temps. Elles sont accompagnées d'une analyse concernant
les questions posées par les psychothérapies en institution, les concepts
de cadre, de contenant et d'enveloppe. Le dernier chapitre emprunte quelques
référents théoriques permettant une approche dynamique des déficiences
intellectuelles.
Table des matières:
PREAMBULE.
BERNARD: LE DIAGNOSTIC INTERROGE. Antécédents familiaux et histoire.
Bilan évolutif. Les parents de Bernard. La parole de Bernard. Essai d'interprétation.
PSYCHOTHERAPIE EN I.M.E. Psychothérapie ? Analyse transitionnelle
? La médicalisation comme possible clôture. Réflexion sur les notions
de cadre psychothérapique, de contenant et d'enveloppe.
ANITA: CORPS ET LETTRE. Les séances. Réflexion théorique.
MARCEL: Mères perdues, souffle volé.
LE POIDS DE L'ORGANIQUE.
VALERY:Du clivage imaginaire à la division symbolique.
SOPHIE, BLESSURE OUVERTE.
DE QUELQUES REFERENTS CONCEPTUELS POUR UNE APPROCHE DYNAMIQUE DES
DEFICIENCES INTELLECTUELLES:de l'originaire; attention et "fixation
infantile"; d'une autre intelligence; de la lettre et du sens, du
zéro et de l'infini.
CONCLUSION.
EPILOGUE.
Commentaires
|
Emile Jalley, professeur émérite de psychologie
clinique et d'épistémologie, juin 2019.
(Extrait d'une prévision de recension).
Envisageons...l'approche, complémentaire à la précédente
[Entre Méduse et Narcisse, Edilivre, 2017], du premier
ouvrage de 1995 consacré à la question de la déficience
mentale.
On y étudie 10 cas différents, selon des développements
d'ampleur très variable, dans une perspective référant
à la psychanalyse, en particulier à son modèle
de l'"analyse transitionnelle" (Anzieu, Kaës).
La pratique du psychologue clinicien en institution déborde
largement, en général, les seules psychothérapies
individuelles.
(...)
On nous dit qu'on envisage aujourd'hui "de manière
dynamique" la question des déficiences intellectuelles,
que les années 60 ont été "marquées
par une réflexion approfondie sur la question de la débilité
et par la mise en question de celle-ci "(débat Debray-Ritzen/Mannoni/Misès).
Les conceptions ont changé, et avec elles le vocabulaire,
vers une "approche complexe des processus intellectuels".
Certains cas de "débilité" présentent
des traits mêlés d'organisation psychotique, voire
perverse. Et suggèrent qu' "autre chose est en jeu
que le seul traumatisme organique". Le poids de l'organique
peut être selon les cas, certain, ou alors plausible, voire
seulement hypothétique. Mais l'étiologie organique,
même lorsqu'elle est indiscutable, est toujours en interaction
avec d'autres.
En fait, la seule référence au niveau intellectuel
lorsqu'on parle de la débilité est non seulement
insuffisante mais aussi illusoire. Le "débile"
doit être abordé en tant que personne (dans sa totalité)
pour laquelle l'intelligence est une certaine façon d'être
avec autrui, une certaine façon de se signifier à
l'Autre (Lacan).
(...)
On propose alors une réflexion sur "les notions de
cadre psychothérapique (Bleger), de contenant (Bion), d'enveloppe
(Anzieu)", y compris leurs rapports à un "porte-parole
vivant et désirant" (Aulagnier).
(...)
On signale des correspondances intéressantes entre Winnicott,
Dolto et Aulagnier.
(...)
Le processus de modification psychique comporte, sur fond d'un
"sentiment continu d'exister" (Winnicott, Dolto), une
forme spiralée selon un tracé en sinuosités
et discontinuité.
On finit par un chapitre sur les "référents
conceptuels".
(...)
Le langage, "système d'interprétation et de
désignation déjà là", va marquer
l'originaire, la parole façonner la biologie (Cyrulnik
1991).
(...)
Gibello (1984) tente d'articuler différents apports de
la psychanalyse à la théorisation piagétienne.
Se propose aussi la question du débat sur "l'importance
première de l'action, de la perception ou du verbe"
(Piaget vs Wallon et Bruner, repris par Archambaud 1975-1976 et
Jesuino 1981; Berger 1986 vs Bower 1978, et vs Lécuyer
1989).
La labilité de l'attention, la prégnance de certaines
"fixations infantiles"..., des données transgénérationnelles
aussi..., vont jouer un rôle dans certains cas de "relations
symbiotiques", ou encore d'"abandonnisme".
Existe également, opposée à l'intelligence
rationnelle, logique, "géométrique", une
intelligence des processus inconscients, intelligence de l'incertain
et de l'instable, du conflit et du combat aussi, portant sur les
"contenus", les "savoir-faire", les cadres
d'action, les "scripts" ou "scénarios"
(Oléron 1978). Telle était la Métis des Grecs
(Détienne et Vernant, 1978).
Un certain nombre de résultats piagétiens sont remis
en question par Mehler 1974 et Dachet 1984.
Concernant l'apprentissage de la lecture comme du calcul, le travail
cognitif doit opérer "sans arrêt et tout à
la fois" sur les deux axes paradigmatique et syntagmatique,
comme lieux des processus d'identification et de différenciation.
Ce dispositif bi-axial que nous avons qualifié ailleurs
comme le noyau rationnel de la dialectique (NRD).
Par ailleurs, il existe des mécanismes d'abstraction différents
selon la nature de ce qui est à percevoir : objets, bruits,
parole, message écrit (Noizet 1980).
Touchant le calcul, l'abstraction semble d'un niveau encore plus
élevé.
Dans le seul champ psychanalytique coexistent plusieurs approches
encore : "moi-peau" (Anzieu), "contenants de pensée"
(Klein, Bion, Gibello), "espace imaginaire" (Sami Ali),
"espace transitionnel" (Winnicott), [espace mental (Wallon
1925, 1941)].
Existent aussi des approches neuro-psychologique, cognitiviste,
comportementaliste.
Les dispositifs administratifs modernes, poussant à l'évaluation
répétée, risquent de faire privilégier
l'observation, la classification, l'objectivation, aux dépens
de l'écoute et de la prise en compte de la signification
des symptômes.
(...)
La bibliographie des deux ouvrages est d'un volume très
important : 133 titres pour le premier, et 164 pour le second
soit 297 en tout.
Les références à la culture littéraire
et artistique sont nombreuses dans les deux ouvrages...
|
Un avis sur PriceMinister
Intéressant, complet et accessible.
par esteban45 le 09/02/2014.
Livre très intéressant pour qui travaille en IME.
Il est essentiellement écrit pour les psychologues mais
compréhensible par tous.
La place du psychologue au sein de ce type d'institution y est
clairement défini. Fine analyse du fonctionnement institutionnel.
|
Revue " Enfant d'abord ", mars 1995, n°188.
"Alors qu'on n'ose plus guère parler de débilité,
d'arriération - mais de troubles du raisonnement, de dysharmonie
cognitive - on voit cependant revenir autrement la manie des classifications
hiérarchisées: il faut évaluer, réévaluer,
établir des projets thérapeutiques individuels, vérifier
leurs résultats. L'auteur ne nie pas la nécessité
d'observer, de mesurer, mais il craint que ce soit "aux dépens
de l'écoute et de la prise en compte de la signification des
symptômes". Les déterminants organiques des déficiences
mentales ont un poids réel, mais on ne peut jamais les séparer
de certains ratés du développement psychique. Ceux qu'on
appelle des déficients mentaux sont aussi des personnes! Maurice
Villard en témoigne, lui qui écoute depuis plus de vingt
ans leur "vérité inconsciente". Son témoignage
a la richesse, la complexité, de quelqu'un qui, au-delà
des étiquettes et des diagnostics, cherche à comprendre
(comme le dit Roger Gentis, qu'il cite) "la façon dont
les choses se sont goupillées entre ces enfants et vous, et
les autres, et la société.. ." A.P.
|
Le Journal des Psychologues, n°127, Mai 1995.
Etre à l'écoute de l'histoire de chaque déficient
mental, c'est ce que Maurice Villard a appris en les accompagnant
en institution... Le thérapeute doit se méfier de
tout dogmatisme, les entendre dans leur authenticité, s'appuyant
sur les concepts théoriques qui leur conviennent et lui conviennent.
C'est une grande leçon d'éthique et de savoir que
nous livre Maurice Villard.
|
Psychologie et Education, n°22, septembre 1995.
L'auteur nous l'annonce d'emblée: il a voulu faire de son
ouvrage le témoignage d'une pratique, en l'occurrence celle
de psychologue clinicien psychothérapeute en IME; pratique
"transitionnelle", en prise avec le sujet, sa famille,
l'équipe institutionnelle et les différents partenaires
sociaux.
Ce faisant, et avec l'illustration de quelques études de
cas, il nous livre avec sensibilité ses observations, ses
interrogations, et les références théoriques
qui les étayent: tableau quelque peu pointilliste sans doute,
mais qui par ce fait même embrasse un large panorama.
|
Muriel Moreau (Mars 2001, ancien site d'imeonline)
C'est presque par hasard, que j'ai acheté ce livre. Il est
vrai que son sous-titre "Ies débiles aussi ont une histoire"
peut paraître assez provocant et de ce fait devenir attirant.
C'est un témoignage sobre, bien écrit, qui essaye de
montrer la complexité des enfants orientés un jour en
IME.
Oui, ils sont handicapés mentaux, mais là ne s'arrête
pas leur histoire. Ces enfants aussi, appartiennent à une famille,
ils tissent des réseaux de liens, sentent et vivent les ruptures,
les abandons, les coups durs de la vie, comme tout un chacun.
Ils ne sont pas que "débiles"! Et puis leur débilité
est-elle toujours clairement définissable? Bien sûr,
il y a la trisomie 21, l"X" fragile, etc... Mais il y a
aussi (et surtout) la naissance, l'amour, l'indifférence, la
haine parfois, les coups, les secrets, les non-dits, les tensions,
les conflits, qui font qu'un jour, l'enfant est déclaré
débile car ses tentatives de survie nous paraissent aberrantes.
L'auteur raconte des moments de thérapie, un avant et un après.
Plusieurs enfants sont évoqués, et chaque cas révèle
une "histoire" familiale et individuelle très complexe.
Voilà un livre réellement enrichissant.
|
"Nous
soussignés, Monsieur et Madame Z., ayant pris antérieurement
décision de vivre ensemble pour une durée de vingt
années, ayant souscrit toutes assurances nécessaires
contre le manquement de l'un ou l'autre à l'exécution
de notre contrat, commandons à la Société Procréax,
en ce 18 Mars de l'an 2020 un enfant de sexe masculin que nous viendrons
chercher dans neuf mois et une semaine à compter de ce jour;
et un enfant de sexe féminin deux années après
la conception du premier, sauf avis contraire communiqué
dans les délais prévus par la loi.
Ces enfants auront été conçus à partir
de nos gamètes préalablement congelées par
la société ci-dessus mentionnée. Ils devront
être sains de corps et d'esprit, indemnes de tout défaut
tant psychique que somatique, et ce jusqu'à leur majorité
légale, faute de quoi Monsieur et Madame Z. pourront saisir
les tribunaux afin d'obtenir indemnisation."
En attendant ce "meilleur des mondes" le handicap existe
et à son égard nos sociétés modernes
se sont montrées et sont encore très ambivalentes,
alternant ou alliant ségrégation et intégration.
En ce qui concerne le handicap mental et la déficience intellectuelle,
la tendance générale de ces trente dernières
années fut celle d'une plus grande ouverture et d'une meilleure
compréhension. La conception fixiste relative à celui
qu'on appelait le Débile n'est aujourd'hui plus guère
soutenue. Les progrès de la recherche et de la clinique,
en psychologie et en psychiatrie, ont permis de mieux saisir combien
étaient imbriqués, dans le développement du
psychisme, l'héritage génétique et ses éventuels
désordres, les influences du milieu, les interactions comportementales
et fantasmatiques de l'enfant et de son entourage, la place symbolique
occupée par le sujet...
Si l'on peut dire que "le Débile", comme entité,
n'existe pas, c'est parce que tout individu est une personne concrète,
unique, issue d'une histoire (biologique, sociale, familiale) et
promise à une histoire.
Le contenu de cet ouvrage, les quelques parcours d'enfants et d'adolescents
qui y sont relatés - tous connus et suivis dans ces établissements
spécialisés pour déficients intellectuels et
appelés Instituts Médico-pédagogiques (IMP),
Instituts Médico-professionels (IMPro) ou Instituts Médico-Educatifs
(IME) - ont pour visée principale l'illustration de ce fait:
il n'y a pas de sujet humain sans histoire, même si ce sujet
paraît "bête". Dit autrement: les "débiles"
aussi ont une histoire ; et parfois même, leur débilité,
c'est justement leur histoire.
.....
|
Peut être
commandé :
 |
Depuis 2015, on ne le trouve
habituellement qu'à l'adresse du « Journal des psychologues
», 12, rue Poincaré, 55800 Revigny-sur-Ornain. Tél : 03 29 70
56 33 – Fax : 03 29 70 57 44 -
Commande: n°
indigo: 08 25 82 63 63 - Réf.: 0071OUVP
e-mail:
martin.media@wanadoo.fr
Et sur le site du journal: https://www.jdpsychologues.fr
(en cliquant sur "la boutique", puis sur "JDPsychologues",
puis sur "ouvrages", et dans cette rubrique en page 3
ou 4 selon le critère de tri choisi) ou directement en cliquant
sur le lien:
https://boutique.jdpsychologues.fr/produit/psychotherapie-en-institution
|
 |
En librairie:
on ne l'y trouve plus.
|
 |
Sur librairies électroniques
:Alapage,
Fnac , Axéléa,
Amazon,
...: on peut le trouver d'occasion.
|
|